Anima

La Factory

le 16 à 15h20

le 17 à 17h


Anima, sur les traces de Cocteau


Magali Lesueur a était marquée dès son enfance par Cocteau. Elle a vécu là où Cocteau est passé dans le sud de la France et s'en est imprégné, profondément touchée. Elle a créé un solo fortement inspiré des poèmes de l'auteur. Elle est même habitée par le poète et tente une approche avec son corps qu'elle pousse dans ses derniers retranchements. Elle a demandé à Isabelle Carré de lire les poèmes de sa jolie voix, apportant une note de douceur et d'harmonie, colorant les mots...


Travail corporel, travail d'ombres, introspection.


Les lignes s'enchaînent se transforment, le corps se démultiplie.


Au départ est une masse sur le sol, comme un bloc de boue déposé là. Peu à peu la matière se met à bouger, prend de l'ampleur et au travers des mailles du tissus on découvre un corps dont les mouvements laissent penser qu'il y a une quête non résolue.


Le corps va sortir de sa gangue et s'épanouir, les bras vont jaillir, les jambes aussi puis il va être debout. Cocteau est au milieu de nous, derrière les mots portés par Isabelle Carré et dans les images crées par la danse de Magalie Lesueur.


C'est intense, la phrase de Cocteau « peu à peu vous sentirez que je vous habite et vous me ressusciterez » prend tout son sens, on est au milieu de la création de Cocteau. Cocteau est là. Les ombres, le corps, la voix tout concourt pour atteindre une harmonie ...un point de fuite, une ébauche fugace... mais tout se passe comme si le corps et l'esprit s'étaient dissociés, comme si l'esprit était errant, en recherche et le corps mu par des forces qu'il ne maîtrise pas. Sur la toile blanche , l'ombre se détache, dominant la scène, dominant la danseuse comme une figure incontrôlée, comme une partie de soi déjà reliée à Cocteau. Comme un dessin inachevé qui va s'évanouir.



JeanMichel Gautier



interprété par Isabelle Carré et Magalie Lesueur