ALYA, LE CHAPEAU D'ÉBÈNE
13, rue de la velouterie
84000 - Avignon -
du 7 au 28 juillet - Relâches : 12, 19, 26 juillet
à 10h00
Il en va avec des publications, des films et des spectacles sur le phénomène Anne Frank, comme si on vendait des petits pains : du meilleur au pire !
Bien sûr, nous avons toutes et tous lu Le Journal d’Anne Frank, du moins la 1ère version, édité par le père d’Anne, Otto Frank, seul rescapé de la famille Frank de la Shoa et à qui, après son retour, a été remis toutes les feuilles du journal que Anne écrivait durant les années de cache-cache dans l’Achterhuis, au-dessus l’entreprise familial.
Anne Frank est devenu une icône, un phénomène mondialement connu et son journal a fait l’objet de toutes les attaques possibles des révisionnistes type Faurisson, encore bien présents parmi nous hélas ! L’édition historique et scientifique des journaux d’Anne Frank (Paape, vd Stroom et Barnouw, chez Calmann-Lévy 1986) et disponible à la Bibliothèque Ceccano a contribué à la véracité des journaux.
Revenons-en à la pièce vue au Chapeau d’Ébène : la mise en scène par Odile Bouvais est d’une simplicité inventive : une sorte de ring de boxe, symbolisant le huis clos du grenier avec ces 8 occupants avec des consignes strictes de ne pas faire du bruit pendant la journée ; une comédienne qui personnifie Anne et deux comédiens jouant plusieurs rôles, le père, la mère, Peter, le dentiste et puis des grands cartons, déplacé à fur et à mesure pour encore plus délimiter l’espace et, au contraire, l’agrandir et puis une lucarne d’où l’on peut apercevoir le fameux marronnier (qui d’ailleurs n’existe plus de nos jours)
Les textes sont des extraits du journal, des dialogues imaginés à partir de l’écrit d’Anne et le tout est une suivie chronologique, joué avec justesse, avec des émotions et en même temps, parfois, une distanciation qui permet de respirer.
Le dénouement de l’histoire, on le connait mais la pièce s’arrête sur un personnage solitaire, Otto Frank et qui revient dans l’entrepôt et trouve, symboliquement, le journal de sa fille.
Le journal lequel est d’ailleurs, très judicieusement, éclairé de l’intérieur, soulignant, de fait, encore plus l’importance de cet ouvrage.
Une vraie réussite et le spectateur, jeune ou pas, reste attentif du début jusqu’à la fin
Compagnie Spectabilis avec : Cécile Schletzer, Olivier Algourdin et Régis Huet.
Peter Barnouw