Cette page sera nourrie prochainement de plus de poèmes
Originaire d’une petite ville du Massif Central, Claire habite actuellement un village du Gard, adossé à la Garrigue, source d’inspiration où elle aime courir et laisser venir les mots.
Publiée dans diverses revues, dont "Poème en roue libre“ (Anthologie à paraître)
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Tends l’oreille
Le monde appelle
Vite, prends tous tes mots
Remplis tes poches de poèmes
à peine écrits
Le vent hurlant
les finira pour toi
Vite, le temps n’attend pas
Les poètes meurent
bien plus tôt qu’on ne croit
Vite, Il y a urgence de toi
Prends ton cœur sous la main
Ecris-le à toute allure
Ne lui laisse pas de repos
Ne le laisse pas s’attendrir
des battements d’amour
jetés aux quatre vents
Vite, avant qu’ils ne le laissent
exsangue, vidé de rythme
aplati, repu de vie
Vite, troubadour
Prends tes mots
sous le bras
Hâte-toi
Et dans ta fuite
Sème-les à tout va
Blottis leur soleil
Au creux des cistes violacés
Coule leurs nœuds
Aux ceps poussiéreux
Tords-les d’humanité
Rien n’est à eux
Rien n’est à toi
Rends tout
Rends-toi
Tends l’oreille
Le monde appelle.
Je cours
J’écorche mes bras aux branches
Je cours.
J’avale le vent, je suis le vent
J’avale le ciel, je suis le ciel
Je vole.
Un goût de sang dans ma bouche
Je suis tombée
Je les entends.
Leurs mots sont vains, leurs mots sont laids
Je ne suis pas des leurs
Ils se croient vivants, ils sont déjà morts
Alors j’avale le soleil
Il brûle en moi.
Il ne faut pas leur dire, il ne faut rien dire
J’oblige mes lèvres à se serrer
Si j’ouvre la bouche, la lumière brûlera leurs ténèbres
Il ne faut pas.
Ils ouvriraient mon ventre pour tuer le soleil
Ma tête pour y prendre le ciel
Voleraient l’écorce des arbres sur mes mains
Alors je me tais.
Je suis la terre et l’arbre planté dedans
La fleur avec le ciel autour.
Ils ne parlent pas, ils jacassent
Ils ne marchent pas, ils piétinent
Ils voilent le soleil
Alors je m’envole.
Ils ne le voient pas,
Je renais déjà, je n’attends pas demain
Ils ne le savent pas
Ils sont déjà morts
Pas toi, pas moi
Dis-leur..
Vivre
Avec
Malgré
Ou sans.
Courir
Tomber
Jaillir.
À en faire mal aux yeux
Briller quand même.
Mourir de la mort
qui mord
qui rend
Vivant
Avec ou sans.
Juste parce que l‘air
Juste parce que toi
Juste parce que moi,
Parce que l‘or du ciel
Parce qu’il brille aussi dedans.
Parce que ma main
Tourne d‘amour
dans ta main.
Derviche
De La terre du dessus
Et de celle du dessous
De ce qui
fait nous
fait tout
De la folie
De tous nos toi et moi
Ô si jamais tu sais
Alors dis- moi
Et je ris.
Déjà.
C’est déjà demain
Je ne suis toujours pas
déguisée en grande
Je suis des tout-petits
aux poches bien remplies
de poèmes bonbons
à mâcher dans le noir
de ceux qui n’obéissent plus
depuis bien longtemps
qui poussent dans le dos
comme le vent
et du dedans aussi
qui sortent d’on ne sait où
garnements de l’âme
à décoiffer les cigales et la tête à mémé
à babiller une route d’étoiles
aux mages dans la nuit
et puis vite effacent tout
juste avant d’être sages
et ne gardent que la joie
d’être bien
en n’y comprenant rien.
Les Phases de l’Angle Tôme