De femmes en femmes Duo Racines
Elle donne tant et temps à t'en rassasier, jamais.
Comment récompenser le talent pur si ce n'est par des louanges si méritées car mérite est là.
Sophie Leleu est sa harpe qui, j'en suis certaine, a une âme. Elle est un personnage du spectacle, elle est plus qu'un instrument de musique.
Le percussionniste Antoine Morineau, LUI, seul élément masculin parmi elles, sait être si attentif, si enveloppant que je pouvais sentir les sons de ses percussions habiller la harpiste, l'épouser comme un voile, un vêtement qui la couvre et la révèle en même temps.
Sophie Leleu n'a pas qu'une voix, elle a, elle a ce supplément d'aime, une voix dictée par les anges certainement, une tessiture extra terrestre et pourtant ses chants viennent de la nuit des temps.
Poétique, espiègle, elle relate les émotions des femmes, depuis toujours.
Ce qui est donné dans ce spectacle ne peut être repris et le public ne s'y trompe pas, il se nourrit de ce don musical unique.
A plusieurs reprises j'ai voyagé, tantôt dans les paysages lunaires de star wars, tantôt dans les déserts arides peuplés d'hommes qui marchent en rythme.
Des films défilaient devant mes yeux que je fermais par moment pour ne pas me laisser distraire.
D'où j'étais, je ne pouvais pas voir les mains de Sophie Leleu sur les cordes de sa harpe mais je pouvais très bien voir les mains du percussionniste et là, là j'ai été fasciné par sa dextérité, mais pas seulement, j'ai découvert des mouvements de mains, de doigts, qui rythmaient, caressaient, et je ne saurais le décrire car la rapidité freinait mon attention.
Transportée je l'ai été dans cette église St Symphorien, bercée par la beauté dans laquelle nous étions baignés, un moment de partage, un égrégore de positif curatif et antidépressif.
Remercier est la moindre des choses quand on a la chance de n'avoir juste qu'à être là attentifs au présent.
Natacha Régnier-Ledieu