Cour des Platanes

15, rue Pasteur

84000 AVIGNON


06 50 12 43 38


Chronique de Il campiello de Carlo Goldoni

A la Cour des Platanes à Avignon

Lundi 27 juillet 2020

Ils sont jeunes, talentueux, ils ont aussi un mérite fou et par-dessus tout une fougue et de l'énergie à revendre. Élèves de l'AIDAS de Versailles (Académie Internationale des Arts du Spectacle, école d’art dramatique), dans les costumes qu'ils revêtent du matin au soir pour tracter, changer les décors, jouer, devenant ainsi pour eux

une deuxième peau, du 27 juillet au 2 août (ils sont présents depuis le 17 juillet) ils enchaîneront encore sur une journée jusqu'à 4 spectacles dans La Cour des platanes, espace théâtral sis rue Pasteur à Avignon, et ce dans le cadre d'un festival Off... inexistant!


Assis face à une estrade en bois aux décors en carton et en papier, nous sommes propulsés instantanément dans les temps anciens, celui où les troupes se déplaçaient de ville en ville, montaient en une nuit leurs théâtres de fortune et jouaient dès le lendemain. Plongeons avec Il Campiello de Carlo Goldoni dans la Commedia dell’Arte et dans un campiello (une place) de Venise animé. Dès le début du spectacle, nous voilà immergés dans cet univers cosmopolite des petites gents qui vivent aux abords des places et placettes, lieux de rencontres, de partage et de vie.


Quelques anciens riches ayant connu des infortunes diverses se distinguent difficilement d'un peuple pauvre et besogneux qui anime bruyamment les lieux de sa verve et de ses excès, et qu'ils subissent car semblant les envahir, les rendant agressifs et encore plus distants, attendant l'occasion et la possibilité de rejoindre un quartier plus huppé. Il campiello, monde de femmes essentiellement, mères et filles mêlées, en quête de mariage, seule manière de gagner une certaine liberté. Ce petit monde s'appelle, s'injurie, se bat, se pardonne, s'associe en fin de compte. Le chevalier qui passe à beau être attiré par tous les jolis minois et parfois même par les femmes d'âge mûr, c'est quand même Gasparina qui sera son élue du fait de ses origines nobles et de sa dot. On ne change pas un système qui perdure depuis déjà longtemps... Ainsi va la vie.


Mais qui veut de toute manière le changer ? A priori personne. On est emporté dans un jeu vif et enlevé où la verve des commères se mêle aux chants italiens et aux farandoles. On se laisse ainsi transporter aisément, à l'opposé du théâtre complexe et abstrait qui nous est très souvent proposé de nos jours. C'est léger, enlevé, on rit des situations et des expressions employées et ça fait du bien. Ces jeunes méritent d'être encouragés par notre présence.


Allons y et amusons-nous de leurs jeux, c'est ce qui les fera grandir et devenir les très bons acteurs qu'ils ont déjà commencé à être.


A l'affiche des chefs d'oeuvres du Théâtre européen à savoir L'OISEAU VERT de Carlo Gozzi, IL CAMPIELLO de Carlo Goldoni, LA NUIT DES ROIS de W.Shakespeare, PENTHESILÉE de H.V.Kleist Lundi 27 et Mardi 28 Juillet 14H L'OISEAU VERT de Carlo Gozzi 16H IL CAMPIELLO de Carlo Goldoni 18H LA NUIT DES ROIS de W.Shakespeare 20H PENTHÉSILÉE de H.V.Kleist



Catherine Giraud