Célestine est une femme joyeuse, rieuse, courageuse, à qui la vie a enfin souri. Un employé de la maison pour laquelle elle travaille tombe amoureux d'elle et lui propose de monter une affaire avec les économies de toute une vie. Ils quittent tous les deux leur terrible patronne.

Enfin heureuse avec un homme "plus laid qu'un poux" dit-elle, mais qui la respecte et la gâte.


Elle est chez elle, se lève, boit un café et tout en repassant, elle raconte sa vie passée, tumultueuse, au service des autres, rythmée par des humiliations.

"Marie c'est plus court', son ancienne patronne l'appelait ainsi comme pour lui mettre une étiquette plus voyante encore de "bonne".


La capacité de Célestine à affronter la vie et sa résilience en font une femme infiniment positive. Elle décrit ses différents employeurs et les imite.

Elle a tout vécu, et a même eu le cœur brisé suite à un amour partagé avec un jeune homme malade dont elle s'occupait. Leur amour caché l'avait momentané sauvé de la maladie, pour le laisser mourir à 19 ans heureux d'avoir connu ce bonheur avec Célestine. Elle finira par s'en remettre.


Le jeu de la comédienne Dorothée Hardy, son naturel à raconter est exceptionnel. Le ton est d'une justesse

non perfectible.

Le personnage qu'elle incarne est rendu si attachant, tantôt

légère, tantôt gaie, émue, triste, elle communique avec le public par une rare présence.

Complètement dépoussiérée, cette œuvre soulève des thèmes d'une autre époque facilement transposables à la nôtre.


Suspendu à ses récits, le public ne cède à aucun moment à l'inattention ou à l'ennui.

Rien de ce qu'elle dit ne se perd.

Des larmes coulent chez certains spectateurs tant son histoire est vécue dans la salle également.


Cette adaptation est vivante, émouvante,  et positive.


C'est une découverte à faire partager à toutes et tous.




Natacha Régnier-Ledieu

  

Théâtre de la tâche d'encre


Tous les jours 17 h