«NOUS SOMMES DANS UNE JUNGLE AMOUREUSE OÙ LES CODES DE LA DRAGUE ET LES REPÈRES AMOUREUX ONT EXPLOSÉ.»

  

Articles parus sur le journal Reg'Arts

« Le Chaos de la séduction moderne »

de Nathalia L Brignoli

Une mise en abîme des relations humaines des débuts du féminisme à nos jours.


L'association « Un Soir un Auteur » recevait dans la maison d'hôtes « Au Cœur d'Avignon » la journaliste-auteur Nathalia L. Brignoli pour présenter son dernier essai « Le Chaos de la séduction moderne » au travers d'un interview-débat brillamment animé par Pier Patrick.


D'entrée de jeu on voit le parti pris, puisqu'elle emploie le terme de « chaos ». Déjà on pressent le pire.


Elle est remontée au début du féminisme et en tire une analyse très pessimiste, voire accablante.


Elle constate que les années 70 ont ouvert une zone de liberté qui a cassé les codes qui existaient depuis 5000 ans et on est arrivés à l'ère de la consommation de masse. Que reste-t'il de ces années et de ces combats : les Femens ? le mélange des genres ? l'ABCD de l'égalité ? Dès le départ, selon Nathalia les féministes se sont trompées de combats, elles ont fait le boulot du marketing. On est entré dans l'ère de la communication, de la liberté mais en fait rien d'abouti, par ci par là des choses surnagent et un grand constat : la disparition du masculin... où sont les hommes ? est la grande interrogation.


Elle a le sentiment que ceux-ci ont déserté la planète.


Par contre les femmes se retrouvent sur le marché de la séduction avec la valeur affichée, placardée comme une vulgaire marchandise.


Pourtant en 1970 tout avait l'air possible : on pouvait divorcer, refaire sa vie... mais on est entré dans une société schizophrène où tout était à disposition. Le porno est partout, on diabolise le désir masculin, de toute façon le désir n'est pas possible. On ne tolère plus rien, les relations humaines deviennent difficiles sous une apparence de facilité.


On va sur des sites de rencontres qui pullulent et on devient alors un produit, rien qu'un produit...


Est-ce cela la liberté ?

Les femmes deviennent esclaves du marché, elles doivent être performantes et rentables.


À cela s'ajoute, cerise sur le gâteau: la chirurgie esthétique sorte de passage obligé, de mission ultime. Sur le plan esthétique il faut reconnaître que c'est un désastre.

Cela devient une quête de la perpétuelle jeunesse. Résultat les femmes vont toutes se ressembler... sortes de Poupées Barbie multipliées à l'infini.


Pendant ce temps-là les hommes ont été castrés et si en 1970 le dernier père s’appelait De Gaulle ensuite ce ne seront que des « papas poussettes », les yeux orientés vers le sol, il n'y a plus d'esprit de conquête. Plus rien.


Les femmes elles sont en recherche du prince charmant qu'elles ne rencontrent pas et avec l’âge leur quête devient de plus en plus illusoire...


Un constat, une analyse très pessimistes où on ne voit aucune lueur d'espoir, tout semble figé. Les femmes dans leur solitude et leurs rêves et les hommes dans une course impossible où les barrières surgissent sans fin.


Nathalia L Brignoli a bâti son essai sur une cinquantaine d'entretiens qui ont forgé en elle ce constat d'un pessimisme déroutant. Plus d'espoir, une profonde déchéance attend les femmes, des frustrations à la pelle, pas d'amour… celui-ci semble avoir disparu de la planète. L'homme, le vrai lui aussi a disparu. Que reste-il de cette séduction ?


Un entretien qui a provoqué bien des questionnements et des discussions, une soirée fort agréable.


Un livre à lire sans tarder publié aux Éditions Favre.


Jean Michel Gautier https://www.regarts.org/regions/chaos.htm2

Le chaos de la séduction moderne


Un abîme semé de pierres et d'embûches


Le bel écrin qu'offre la maison d'hôtes « Au cœur d'Avignon » recevait l'association « un Soir, un Auteur ». Nathalia L. Brignoli, journaliste et auteure nous présentait son dernier essai « Le chaos de la Séduction Moderne » Interview-débat animé par Pier-Patrick.


Le titre nous donne le ton ! Nathalia remonte aux années 70 qui marquent le début d'une ère nouvelle en offrant une liberté royale aux femmes. Elles ont cassé les codes qui existaient depuis 5000 ans, où le dernier père s'appelait De Gaulle ! Lui succéderont les papas-poussettes ! De ces années, des mouvements féministes prennent des formes très diverses. Elles expriment leurs frustrations, les rôles familiaux traditionnels sont remis en question .Elles veulent leur développement personnel, refusent d'être des femmes objets et réclament la liberté sexuelle. Se seraient t- elles trompées de combat? La société aurait-t- elle fait de parfaites consommatrices esclaves du marché (travail, maison,famille amante, sportive...) au détriment de leur liberté ? Que reste t il de ces années et de ces nombreux combats ?

Viennent les années 80 et leur prospérité économique, puis les années sida ou la sexualité est liée à l'angoisse de la mort.

Jusqu'au début du XXème siècle, personne ne parlait de couple, on se mariait pour fonder une famille. Les femmes ne pouvaient s'abstraire des exigences familiales, sociales et économiques. A présent, le désir, la passion, l'amour engendrent des frustrations énormes. On ne tolère plus rien, on a un idéal où le bonheur individuel ne va pas être apporté par le couple. Le langage de la séduction a changé, le langage fait partie des codes. On parle de réussite, il faut être en forme, le rapport au temps doit être immédiat. Se mettre en avant comme un produit. Les femmes sont sur le marché, esclaves de la mode, de la chirurgie esthétique. Etre performante et rentable ! La voie de la surenchère, l'asservissement de la perpétuelle jeunesse, tout est toujours lié à une forme d'esclavage, les droits sont acquis mais pas appliqués !

Les femmes recherchent le prince charmant qui lui n'a plus rien de charmant. Les yeux rivés au sol ou sur leur portable,la séduction par les regards appartient au passé.l'esprit de conquête a changé, il est noirci.Ils multiplient leurs expériences devant ce grand étal de produits de consommation que nous sommes et les femmes, la quarantaine venue ne les intéressent plus ! Elles vivent dans leurs espoirs et leurs rêves, les hommes dans leur course effrénée, et leur non désir d'engagement.

Une société schizophrénique où tout est à disposition ou le libre marché amoureux apparaît comme une jungle. Des sites de rencontres à la pornographie en passant par la diabolisation du désir masculin. Une société de consommation qui n'hésite pas à déguiser ces arguments commerciaux sous des messages d'émancipation ou de bien être .

Nathalia L. Brignoli a bâti son essai sur une cinquantaine de témoignages . Ce n'est pas un constat utopique mais alarmiste de notre époque et si le comportement de ces messieurs est épinglé, les femmes ne sont pas épargnées pour autant, celles que la société de consommation manipule encore et toujours. Une mélancolie du passé serait elle le crédo de Natalia ? Pour elle, pour qu'un couple dure, il faut qu'il y ait un dominant et un dominé... Faudrait -il réinventer d'autres codes sur les chemins du possible ?

Une jolie soirée qui a provoqué de nombreuses questions et de nombreux échanges.

Nathalia a répondu sans compter, il faut découvrir sans tarder son livre publié aux Editions Favre.


Fanny INESTA