Entretien avec Pierre Blumberg .
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Vincenzo Lo Iacono
Ce spectacle a été monté à partir des correspondances de Pasolini et autres écrits extraits principalement d’un ouvrage publié en 2013 par la Cinémathèque Française (édité par Skira/Flammarion) à l’occasion de l’exposition «Pasolini Roma».
"Nous avons fait le choix de donner à entendre un Pasolini plus intime qui nous offre un éclairage sur l’homme, ses choix artistiques et ses prises de position politique. Ici Pasolini nous parle de lui, de sa conception de la vie. De sa vie.
Les textes sont ponctués par des chansons qui font partie du répertoire « traditionnel » italien. Des chansons italiennes qui disent de l’Italie d’alors, qui disent de la vie populaire, qui disent des traditions….Des chansons italiennes qui illustrent cette tranche de vie «pasolinienne». Des chansons italiennes qui rythment le verbe de Pasolini et qui relient les différentes séquences et agissent comme des pauses apaisantes en contrepoint de l’intensité des propos de Pasolini.
Ce spectacle est aussi le fruit de la rencontre spontanée entre Vincenzo et Pierre. Chacun avec leur propre sensibilité qui est ici enveloppée dans une fluide et harmonieuse complicité."
Petit rappel : Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975N 2, sur la plage d'Ostie, près de Rome.
Son œuvre artistique et intellectuelle, éclectique et politiquement engagée, a marqué la critique. Connu notamment pour son engagement à gauche, mais se situant toujours en dehors des institutions et des partis, il observe en profondeur les transformations de la société italienne de l'après-guerre, et ce, jusqu'à sa mort en 1975. Son œuvre suscite souvent de fortes polémiques (comme pour son dernier film, Salò ou les 120 Journées de Sodome, sorti en salles l'année même de sa mort), et provoque des débats par la radicalité des idées qu'il y exprime. Il se montre très critique, en effet, envers la bourgeoisie et la société consumériste italiennes alors émergente, et prend aussi très tôt ses distances avec l'esprit contestataire de 1968.
Avec plus de quatorze prix et neuf nominations, l'art cinématographique de Pasolini s'impose, dès 19612 avec notamment L'Évangile selon saint Matthieu, puis avec Les Contes de Canterbury.
Au début de l'année 1973, il accepte de travailler pour le Corriere della Sera. Son premier article y paraît le 7 janvier. Appelé Contro i cappelli lunghi (« Contre les cheveux longs »), c'est le premier d'une série d'interventions dans les domaines politique et de la mode, ainsi que du comportement public et privé des italiens. Ces articles seront publiés dans le volume Scritti corsari (« Écrits corsaires »).
Ce spectacle, sombre autant que Pasolini lui-même a pu l’être, révèle deux interprètes à la sensibilité à fleur de peau. Une interprétation magistrale qui ne peut laisser personne dans l’indifférence.
A revoir.
PierPatrick