HALLES (THÉÂTRE DES)

Chapelle


Rue du Roi René

84000 - Avignon


tel:04 32 76 24 51  du 7 au 31 juillet 11h  relâche le mardi

Ce texte de Beckett prend en compte une vie, celle d'un vagabond qui préfère côtoyer les morts aux vivants. Qui est un solitaire, un marginal. Il trouve que l'odeur du cimetière est plus agréable que celle de ses contemporains, il n'aime pas leurs exhalaisons de pieds et d'aisselles.  Il aime aussi manger sur les tombes comme le font les mexicains.

  

Puis le soir il dort sur un banc jusqu'au jour où une femme,va venir lui tenir compagnie, puis l'inviter chez elle, il va se laisser faire.

Est ce là que nait ce premier amour, mais quel amour ???? celui d'une prostituée, Lulu, qu'il ne regarde même pas, celui d'une femme  qu'il ignore, qu'il subit, qu'il repousse, mais qui est toujours là.


Il se raconte d'une voix monocorde, évoque son passé et ses désirs. Il peut se contenter de peu de chose, une pièce et un peu de nourriture, parfois des panais, il aime les panais. Il vivais sur un banc quand il a rencontré Lulu , puis il l'a suivi chez elle jusqu'au moment où elle est tombée enceinte, est ce de   lui ? On peut en douter. Il lui a conseillé d'avorter et il est parti .


On est donc dans ce tête à tête avec lui qui se raconte avec son accent valaisan, avec lui qui est centré sur lui, qui  veut rester libre et la liaison avec Lulu lui laisse cette liberté.


Mais la naissance de l'enfant avec ses cris et les bruits de Lulu lors des visites de ses clients vont l'inciter à partir, à la quitter, mais peut être qu'il l'aimait.


La mise en scène est sobre  imposée par le détenteur des droits de l'auteur, juste un fauteuil et quelques pinceaux de lumière, mais à partir de cela on a l'essentiel. Jean Quentin Chatelain va dire le texte avec un accent qui donne du corps au texte. On aurait aimé parfois un peu plus de lumière, parfois la voix plus forte...mais le texte nous touche il a une telle musicalité qu'on se laisse porter avec bonheur, un beau moment théâtral.


Jean Michel Gautier


de Samuel Beckett

avec Jean Quentin Châtelain

Mise en scène Jean Michel Meyer

Lumières Thierry Capéran