Ses fréquents retours dans la cité du Vase ne passent pas inaperçus. Alain Gruyer, alias Allan, est ce que l'on appelle une figure locale. Un homme aux multiples facettes, connu dans le Soissonnais pour ses talents de musicien… autant que pour son goût prononcé pour le football. « J'ai d'ailleurs longtemps joué en semi-pro au club local », se souvient-il.

Mais sa vraie passion reste la chanson. A tel point que le p'tit gars de Saint-Crépin a voulu en faire son métier. « Mais pour ça, il fallait absolument que je quitte la région, explique-t-il. Car ici, c'est vraiment très difficile, voire même impossible, de réussir à en vivre. Pourtant, il y a sûrement des musiciens cinquante fois plus talentueux que moi qui jouent dans les environs ! »

Au bord de la Grande bleue - dans la région de Montpellier - les contrats ont en revanche tendance à se multiplier plus facilement. Dans les bars, pour des comités d'entreprise, ou encore, des anniversaires. Son répertoire ? Du « rock n' roll », bien sûr. La plupart du temps des reprises de Johnny Halliday, Eddy Mitchell ou Elvis Presley.

Cap d'Agde

Le quinquagénaire au regard bleu azur est un artiste droit dans ses bottes. Fidèle à ses classiques. Quand son portable sonne, c'est d'ailleurs un morceau du « King » revisité par les Blues brothers qui retentit. Ça ne s'invente pas ! Pourtant, le « chanteur animateur musicien » - comme il aime se définir - sait aussi s'adapter à son public. « C'est même la condition sine qua none pour durer, confie-t-il. S'il est bien sûr indispensable de jouer ce que l'on aime, il faut également être capable de faire autre chose. Sinon, ce qu'on propose est monotone ! C'est pour ça que j'anime aussi des soirées en alternant mes chansons avec des disques. » La musique country - particulièrement en vogue ces derniers mois dans l'Hexagone- figure également à son répertoire à travers le groupe Allan and the rolers, qui n'en finit plus d'écumer les scènes du grand sud. Son quotidien est particulièrement bien rythmé. « C'est un bonheur, assure-t-il, même si au départ, j'ai quand même pas mal hésité avant de partir. Il faut dire que toutes mes racines sont ici, à Soissons. C'est là que vivent ma famille et la plupart de mes amis. C'est pour ça qu'il est absolument indispensable que je revienne dans l'Aisne quatre ou cinq fois par an. » Histoire de se ressourcer. En musique, bien entendu. Les clients de plusieurs bars du centre-ville  ne sont d'ailleurs pas prêts de l'oublier.