2019
"Pour cette troisième année consécutive, les Universités Populaires du Théâtre en partenariat avec les Scènes d’Avignon organisent du 1er au 6 avril un Festival de Lectures Théâtrales.
A nouveau chaque soir, nous irons dans ces lieux reconnus pour la qualité de leur programmation -Théâtre du Balcon, Théâtre des Carmes, Théâtre du Chêne Noir, Théâtre du Chien Qui Fume, Théâtre des Halles- pour faire entendre des textes autour desquels s’engageront des échanges avec le public.
Ainsi, nous accomplirons cette proposition « Rendre la Raison populaire » que Diderot avançait en tête de son Encyclopédie et que nous placions en 2012 en exergue de l'appel qui fondait les Universités Populaires du Théâtre. Suggestion qui paraît n’avoir jamais été autant d’actualité… !!!
Huit lectures-spectacle cette année ; l'accent sur l'’Europe, celle des précurseurs, voire, des fondateurs, Voltaire, Madame de Staël, Chateaubriand, Hugo, …. ; une première dans un établissement scolaire pour une rencontre avec des élèves et leur professeur -jeudi 4 avril au Lycée René Char- et pour la première fois également, le lendemain vendredi 5 avril, à la Bibliothèque Ceccano, dans le cadre des « Midis Sandwichs ».
Une semaine intense, d'ouverture au monde, d'ouverture à la culture ;
Une semaine ouverte à tous. Toutes les lectures sont en entrées libres et gratuites."
Jean-Claude Idée
Annette Brodkom
Pierre Pivin
Dominique Gould
Emmanuel Dechartre
Florent Minotti
Benjamin Thomas
Simon Willame
Pédro Roméro
Alexandra Ansidei
Claire Mirande
Jacques Neefs
Nejma Ben Brahim
Jean-Loup Horwitz
Roxane Bennett
Valérie Briane
Interviews glanés ça et là
Vidéos surprises
Le mot de Jean-Michel Gautier
correspondant de Reg'Arts.org
http://www.regarts.org/regions/le-dernier-amour-einstein.htm
La troisième édition du Festival des universités populaires du théâtre a fermé ses portes le 6 avril au Théâtre du Chien qui Fume avec « Le dernier amour d'Einstein » une pièce de Hervé Bentégeat.
Einstein est réfugié aux Etats Unis pour donner des cours à Princeton alors que tous ses collègues travaillent sur la mise au point de la bombe atomique à Los Alamos. Il a été écarté de ce projet à cause de ses idées pacifiques. L’Amérique va mettre au point sa bombe grâce à l'uranium qu'Einstein obtient de la Belgique, l'union Soviétique mettra au point sa bombe en 1949.
Entre 1935 et 1945 le savant a une maîtresse russe qu'il a connue lors de la réalisation de son buste par Sergueï Konenkov, un sculpteur talentueux qualifié de « Rodin russe ». Une relation va naître entre sa femme et Einstein. Celui ci est en quête de trouver « la formule de Dieu » et n'y arrive pas. C'est une obsession pour lui heureusement qu'il y a Margarita qui lui apporte tout son soutien et tout son amour, elle cherche à le divertir autant qu'elle peut.
Il s'apercevra qu'elle est un agent du KGB mais leur relation se poursuivra malgré tout, même lorsqu'elle retournera en Union Soviétique et ce jusqu'à la mort du savant.
Jean Claude Idée a conçu une mise en espace en deux lieux entre lesquels les personnages se déplacent.
L'accent est mis sur cette relation sulfureuse avant le développement du maccarthysme. et Einstein vit pleinement sa relation amoureuse avec Margarita Konenkov. Elle reste cependant au service de l'Union Soviétique dans cette période où les deux grandes puissances cherchaient la suprématie sur le plan de la puissance atomique. Albert Einstein était un savant mais aussi un grand coureur de jupons et cette russe fut son dernier grand amour.
C'est tendre, délicat incarné avec beaucoup de douceur. Cette lecture mise en espace nous a paru comme une vraie pièce bien interprétée.
Emmanuel Dechartre est un Einstein rêveur toujours dans ses pensées, toujours à la recherche de « la fomule de Dieu » qui tente de se détendre dans la musique. Roxane Benett joue avec bonheur Margarita en compagne ambiguë prise dans son double jeu, est elle amoureuse, joue t'elle un jeu ? Gravite à leurs côtés Anette Brodkom, la secrétaire d'Einstein d'une très belle précision de jeu et l'agent secret, Simon Willame qui vient régulièrement sous une double identité,avec une interprétation sobre mais juste pour le personnage.
Un très délicieux moment de théâtre où l'on voit le savant sous un autre angle que celui où l'on l'imagine habituellement.
Une admirable aventure que cette université populaire franco belge qui attire d'années en années de plus en plus de monde dans cette formule de lectures théâtralisées gratuites. La salle du Chien qui Fume était archi comble et les applaudissement furent bien fournis et très chaleureux.
Jean Michel Gautier